Abéché, deuxième plus grande ville du Tchad a soif depuis 11 ans
Abéché, la capitale du Ouaddaï, deuxième ville cosmopolite après N’Djaména, souffre d’un manque criard d’eau depuis 2010.
L’approvisionnement en eau se fait depuis une station de pompage de Bitéha située à 45 kilomètres au sud-est de la ville et drainé par des tuyaux jusqu’à la capitale du Ouaddaï. Cette station de pompage construite en 1994 devait à l’origine, alimenter une ville de 50 mille personnes. Aujourd’hui, Abéché compte plus de 200 mille habitants.
Fin juin 2019, le défunt président Idriss Déby a procédé à la pose de la première pierre du projet d’adduction d’eau potable « Bitéha 2 » dont le coût global est estimé à 30,5 milliards de francs CFA et cofinancé par le Fonds saoudien pour le développement et la Banque arabe de développement économique de l’Afrique. Notre pays a aussi bénéficié d’un soutien sous forme de don d’un montant de 22,5 milliards de francs CFA de la part des Émirats arabes unis. Il faut aussi ajouter que le budget de l’État tchadien pour 2019 a alloué 23 milliards de francs CFA au secteur de l’eau.
Malgré ces sommes colossales, Abéché manque toujours d’eau potable. Ces milliards ont-ils été détournés par ceux qui pillent régulièrement les maigres ressources de notre pays ? Et ce manque s’est accentué pendant ces derniers jours de la saison sèche, le bidon de 10 litres de la SNE coûte 1000 FCFA et celui de l’eau de forage coûte 1500 FCFA selon le journal Alwihda.
La pénurie de l’eau à Abéché restera l’un des plus gros échecs de la politique du MPS au Tchad.
Depuis 2010, le « droit à une eau potable propre et de qualité et à des installations sanitaires » est considéré par l’ONU comme un droit de l’Homme, indispensable à la pleine jouissance du droit à la vie. Nous appelons donc le gouvernement actuel à garantir ce droit à Abéché et à tenir sa promesse de fournir un accès à l’eau potable à 80% de la population tchadienne.