Appel à bannir la torture et l’auto-justice au Tchad
Je n’aime pas les tortionnaires !
J’ai été choqué par la vidéo par la vidéo, largement partagée sur les réseaux sociaux, montrant un jeune homme ligoté et entrain d’être fouetté avec une cravache.
Notre légendaire cravache « Angouli » faite de nerf de dromadaire avec toutes ses décorations, habituellement brandie lors des rituels du mariage et des cérémonies festives, est déshonorablement utilisée ici pour battre une personne accusée de vol.
La maltraitance demeure une pratique ordinaire au Tchad pour obtenir des aveux ou des informations. Un domestique « boy » indélicat est très rapidement torturé sur place par son employeur pour faire avouer un petit vol et la police ferme les yeux s’il n’y a pas mort d’homme. Et en général, tout le monde trouve qu’il a bien mérité la maltraitance s’il a volé. L’auto-justice est largement acceptée au Tchad face à une police et une justice impuissantes et corrompues.
Les forces de l’ordre pratiquent elles-mêmes toutes les formes de violence pour obtenir des aveux rapides ou bien pour terroriser et humilier les citoyens activistes. Des témoignages recueillis par l’AFP en juillet 2017 auprès d’activistes torturés par les services de renseignement font état d’interrogatoires à l’aide de sacs de piment ou d’eau que l’on force les personnes arrêtées à avaler en grande quantité.
La torture est un des actes les plus vils que l’être humain puisse commettre. C’est aussi une des violations des droits de l’homme les plus insidieuses. Pratiquée dans la plus grande indifférence au Tchad, les victimes, traumatisées, craignent souvent aussi de subir d’autres sévices si elles cherchent à se faire entendre.
Nous appelons à nous mobiliser pour que le moindre acte de violence soit dénoncé sur les réseaux sociaux afin de bannir la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants au Tchad.