Le gouvernement du Tchad interpellé sur le braconnage d’animaux protégés dans la région de L’Ennedi
Par un communiqué publié le 10 septembre 2020, le Comité Mourdia de Lutte contre les Malfrats (CMLM) a dénoncé des intrusions récurrentes des milices tribales libyennes dans le Borkou-Ennedi-Tibesti (BET), nord du Tchad, pour y effectuer des braquages, assassinats, kidnappings contre rançon, etc…
Selon le Comité Mourdia, ces malfrats opéraient en profondeur sur le territoire tchadien jusqu’à chasser des espèces rares d’animaux sauvages. Le CMLM a condamné « les actes inhumains et barbares de ces malfrats masqués » et la violation à répétition du territoire national.
Hier, le Secrétaire d’Etat à la Santé publique et à la Solidarité nationale, Dr Djiddi Ali Sougoudi a abondé dans le même sens en se demandant s’il n’y a pas « crime contre notre faune sauvage dans la dépression de Mourdi », région située dans L’Ennedi à la frontière entre le Tchad et la Libye. « Nous demandons au ministère de l’Environnement de diligenter une enquête sur ces images qui circulent sur les réseaux sociaux et qui font état des actions criminelles d’une milice venue de la Libye dans la zone de Mourdi pour semer l’hécatombe sur des animaux protégés », a écrit Dr Djiddi Ali Sougoudi sur sa page Facebook.
En 2005, il n’existait que 9 oryx (une grande antilope du Sahara) seulement au niveau de la dépression de Bodélé et plus rien d’autres dans tout le reste du BET, selon le ministre originaire de L’Ennedi.
Face à l’extinction de l’oryx à l’état sauvage dans la bande sahélo-saharienne, l’ONG Sahara Conservation Fund, avait lancé en 2004, un projet visant à la réintroduction au Tchad de l’oryx algazelle, vivant en captivité dans plusieurs pays (Emirats Arabes Unis, Sénégal, Maroc). Ainsi, en 2016 et en 2019, des cargos ont acheminé d’Abu Dhabi à N’Djaména plusieurs dizaines d’oryx et d’addax.
Interpellé ce vendredi à l’Assemblée nationale sur la sécurité dans le nord du Tchad, le ministre délégué à la Présidence, chargé des armées, des anciens combattants et des victimes de guerre, le Général Mahamat Abali Salah n’a pas prononcé un seul mot sur cette situation très grave dénoncée à la fois par un membre du gouvernement et une association locale.
Nous condamnons fermement le banditisme et le trafic d’êtres humains dans le BET et appelons donc le gouvernement du Tchad à prendre des mesures fermes afin d’assurer la sécurité des biens et des personnes et à engager une lutte sans relâche contre le braconnage d’animaux menacés d’extinction.