Tchad: le projet de construction de l’Université du Sahara à Faya-Largeau tombé aux oubliettes ?
Lancé avec faste et grande médiatisation le 31 octobre 2023, le projet de construction de l’Université du Sahara à Faya-Largeau, dans la région du Borkou-Ennedi-Tibesti (BET), semble suivre le même destin que de nombreux projets au Tchad : celui de finir dans les oubliettes.
Deux mois après la cérémonie de pose de la première pierre, qui avait suscité de nombreux espoirs parmi la population locale, rien ne bouge. La société marocaine en charge des travaux, à laquelle un délai d’exécution de 24 mois avait été accordé, n’a pas posé la moindre pierre supplémentaire depuis cet événement inaugural.
Un changement de site qui inquiète
Des rumeurs persistantes évoquent une tentative de délocalisation du site initial de construction, situé à Taigoni, un emplacement attribué par la mairie de Faya-Largeau et validé par les services techniques de l’État et de la commune. Ce site avait été minutieusement étudié et retenu pour accueillir un complexe universitaire. Pourtant, il se murmure que certains responsables chercheraient à déplacer la construction vers un terrain situé au centre-ville, actuellement occupé par des bâtiments administratifs et des habitations privées.
Ce potentiel nouveau site soulève des interrogations : comment un terrain plus exigu et déjà occupé pourrait-il accueillir un projet d’une telle envergure ? Cette situation laisse craindre un blocage délibéré, voire une tentative de sabordage du projet pour en retarder l’exécution.
Une nécessité pour le nord du Tchad
Cette université est pourtant un projet stratégique pour la région du BET. Elle représente une opportunité cruciale pour les jeunes du nord, souvent marginalisés, d’accéder à des études supérieures dans leur région. Le développement des infrastructures éducatives est une promesse essentielle pour réduire les inégalités régionales.
Un appel à la vigilance
Face à ces manœuvres, il est impératif que les citoyens et les autorités locales restent vigilants. L’abandon ou le retard de ce projet serait un véritable camouflet pour les habitants du BET, qui méritent une université digne de ce nom, comme dans les autres régions du pays.
L’heure est à la mobilisation pour que la construction de l’Université du Sahara ne devienne pas une autre promesse non tenue. Ce projet, décidé par les plus hautes autorités, doit être exécuté dans les délais impartis. L’avenir des jeunes du nord, et plus largement le développement de la région, en dépend.